Le topos du non-topos ou la dérobade de l'auteur
Résumé
@font-face { font-family: "Cambria Math"; }p.MsoNormal, li.MsoNormal, div.MsoNormal { margin: 0cm 0cm 0.0001pt; font-size: 12pt; font-family: "Times New Roman"; }p.MsoFootnoteText, li.MsoFootnoteText, div.MsoFootnoteText { margin: 0cm 0cm 0.0001pt; font-size: 10pt; font-family: "Times New Roman"; }span.MsoFootnoteReference { vertical-align: super; }p.MsoBodyText, li.MsoBodyText, div.MsoBodyText { margin: 0cm 0cm 0.0001pt 26.45pt; font-size: 10pt; font-family: "Times New Roman"; }span.BodyTextChar { }span.FootnoteTextChar { }.MsoChpDefault { font-size: 10pt; }div.WordSection1 { }Ce que j'appelle ici « topos du non-topos » désigne l’une des stratégies usuelles de la littérature[1], surtout romanesque, par laquelle l’auteur se dissimule, craignant de paraître ce qu’il est, à savoir un homme d’écriture, de rhétorique, de stéréotypes menteurs. Je vise particulièrement les débuts si laborieux de tant de romans, où les Préfaces, les Avertissements, les Avis aux lecteurs s’emboîtent et se suivent souvent comme les enfants de Mère Gigogne. Résultat : l’instance narrative est dispersée ou rejetée hors récit par un usage systématique de la dénégation : « Non, vous n’allez pas lire un roman, mais une histoire véritable qui échappe à tous les topoï du genre ». Topos du non-topos : quelle religion ce rituel fictif sert-il ? Conjure-t-il quelque diable, ou convoque-t-il la Présence d'un Dieu caché ? Je m’appuierai sur trois exemples bien connus de romans épistolaires, Le Paysan et la Paysanne pervertis (dans l’édition de 1784), Les Liaisons dangereuses et La Nouvelle Héloïse. J’y analyserai sommairement le retour d'un même procédé, avant d’en chercher, sinon l’origine, du moins les premières formulations. Mais il m’importera surtout de dégager si possible la nécessité et la justification de ces roueries dont la naïveté surprend. Pourquoi en effet a-t-on cru nécessaire d’alimenter le romanesque par la fiction d'une vérité hors texte ? Fiction elle-même fictive, puisqu’elle instaurait un jeu reconnu, qui n’abusait nul lecteur ? Quelle affirmation implicite était-il nécessaire de redire, qui, on le verra j’espère, engageait toute la chose littéraire ?
[1] J’entends par le terme « littérature » la production textuelle qui surgit à la Renaissance, et qui diffère de la précédente notamment par un nouvel usage des topoï.
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